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Le Deuil des Chauves-Souris
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21 juin 2012

Le liminaire philosophique de Côme Mankassa

comemaKouka Campo, doyen du département de philosophie, à l'université Marien Ngouabi (Brazzaville-Congo), avait demandé (1) à Côme Mankassa (1936-2015), sociologue congolais brazzavillois de participer pendant une année au séminaire annuel de philosophie institué à la faculté de lettres et sciences humaines.  A la cinquième semaine congolaise de philosophie, il est donc invité par les enseignants en philosophie pour discuter d'éthique et Politique ou d'éthique de la politique. Alors que le Français Pierre Bourdieu était passé de la philosophie à la sociologie, le Congolais Côme Mankassa s'est frayé le chemin inverse. On perçoit donc la reconversion de Côme Mankasa de la sociologie comme moyen de vivre (nsumbulu yaka, en kikongo) en formant des étudiants à l'université  et la philosophie comme lieu de transcendance (ku mabanzama, en kikongo), de génération permanente des concepts. Un vrai philosophe, au sens où Nietzsche le  distingue de l'ouvrier de philosophie, qui se sent morveux, qu'il se mouche, n'est pas un travailleur salarié. C'est un homme libre, mfumu en kikongo. Il montre la direction de l'esprit, songisa nzila mpeve. Parmi ces contributions, ce liminaire philosophique où il prononce un discours inaugural de la subversion  :

"[...] Je suis un subversif et l'erreur me convient puisque je subviens à mes besoins. C'est par la subversion, la rébellion, la désobéissance que je suis parvenu à la connaissance. La légalité n'assurait que l'innocence de ma naïveté. Puis, j'ai rencontré le "serpent atypique " et je suis devenu l'homme de la modernité permissive. Alors quelle éthique, alors quel Dieu sacré ou laïcisé comme sanction sociale ? Dieu, c'est-à-dire l'infinitude de l'univers à travers l'intelligence infernale, est-il limite de l'homme ou est-il accomplissement de l'homme ? Est-il quiétude ou est-il angoisse de l'homme ? Pourquoi est-il présent dans sa création alors qu'il aurait pu la rendre indépendante ? Pourquoi, de tout temps, la hante-t-il ? [...] En affirmant l'homme maître du monde qu'il doit dominer, Dieu ne s'est-il pas détaché de l'homme pour ne pas entraver la plénitude de sa liberté créatrice devenue souveraine ?" (2)

(1). Conversation avec Charles Nkounkou, professeur de philosophie.

(2).Côme Mankassa, "Anthropologie philosophique de la subversion", p. 218).

 

Le professeur Côme Mankassa, Docteur d’Etat es lettres et sciences humaines, docteur en sociologie de troisième cycle, Côme Mankassa fut, journaliste, enseignant et chef de département de sociologie à l'université Marien Ngouabi de Brazzaville (CONGO) et diplomate. Il fut Ministre de la culture dans le gouvernement congolais brazzavillois de transition du premier ministre André Milongo issu de la conférence nationale souveraine, en 1991.

Les recherches en sciences sociales de Côme Mankassa portent sur :

- La société bacongo et ses dynamismes politiques, Thèse de 3e cycle, Paris, 1968.

- Structures matrilinéaires et société Lari du Congo, Thèse d'état, Lille, 1985 ;

- La débacle de l'anthropologie économique française : Débats d'hier, Bilans d'aujourd'hui, Brazzaville, Presses universitaires du Congo, sans date,  Brazzaville ;

- Le sociologue et le politique (inédit), sans date, Brazzaville ;

FRANCE : GRANDEUR PERDUE,  Paris, L'harmattan, 2008.

En littérature, il a publié un roman :

- Le chevalier de Soyo (Roman), Dakar (Sénégal), Presses de la G.I.A.,  1996;

- Le chevalier de Soyo (Roman), Paris, Paari, 2005 ;

Il a publié un liminaire philosophique intitulé :

- "Anthropologie philosophique de la subversion", Ethique et Politique, Ve Semaine congolaise de philosophie, Paris, éditions Paari, 2004.


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