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Le Deuil des Chauves-Souris
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9 juin 2012

Sinza Kotoko, un orchestre de Brazzaville

sinzakotokoL'orchestre Sinza Kotoko est presque une création familiale de la souche Nkaka Biasalu (Boko village, musi mbembe), mère de Mama Bakanikina (Cécile),  Ma Marie, Koufouna Albert (Peggy), Mama Ngouri, Nkounkou Luc. Mama Bakinikina engendra avec son mari Tata Mbembe de Nzungi (musi mbembe), le guitariste Jacques Kimbembe (Mouss). On retrouve dans l'orchestre Sinza les deux oncles Peggy et Erouet aux côtés de leur neveu Mouss. Les répétitions se déroulaient chez l'oncle Peggy, le premier manager de l'orchestre, dans la rue Kimpanzu (vers la rivière Madoukoutsekele) dans sa parcelle où était installée une fabrique de savons. Une controverse est soulevée sur le lieu de naissance de Sinza Kotoko. Ce dernier est-il né au 174 rue Lagué Ouenze dans l'arrondissement cinq de Brazzaville (Congo), au lieu-dit dispensaire Jane Viale, dans la seconde parcelle du commerçant Nzouza Nsi Bayimunu, musi Mbembe, originaire de Nzungi (le quartier élitiste de Boko) et oncle paternel de Mouss. L'autre thèse avance la naissance de l'orchestre au 1 rue Mouila (Ouenze Brazzaville) non loin de la piscine. Le percussionniste Erouet est aussi un grand artiste méconnu de bandes dessinées et un humoriste. La sortie officielle de l'orchestre s'est faite au bar Vis-à-vis dans l'avenue Boueta Mbongo, dans le même quartier, non loin de l'ancien bar Tenez femmes (lieu-dit La douane où vivent et se rencontrent Ratex, Deblo, Mafili, Andele Maboke, Miski, Mizos, Saint Malo, Blaise, Maalik Bok Bert, Mayala). La grande soeur de Erouet, Ma Marie, infirmière de métier, la maman de Macaire, habitait en face de Vis-à-Vis, au coin de l'avenue Boueta Mbongo et de la rue Mossaka.  Pourquoi le nom de Sinza ? Au départ Sinza Kotoko s'appelait Super Band. Un certain monsieur saturé de musique, selon Don Fadel (médecin congolais formé à Cuba, musicien et connaisseur de Fidel Castro,  Benny Moré, Celia Cruz et de l'orchestre Aragon), aurait vendu ses instruments à des jeunes de Ouenze passionnés de son style musical populaire nommé, soukous. Ils vont hériter du nom de son orchestre, Super band. Sinza est une métaphore. Sinza en kikongo signifie "racine". Quel vent peut déraciner une souche, une racine ? Ou selon l'expression des Chinois, "Quand la racine est profonde, pourquoi craindre le vent ? " Pour résister au succès de Tembo (en kikongo, le vent), un orchestre composé de musiciens congolais de Brazzaville comme Nganga Edouard dit Edo et LOUBELO alias De la Lune, Sam Mangwana expulsés de Kinshasa en 1964 à cause de la politique xénophobe du premier ministre Tchombe Moïse. Super band devient Sinza, la racine rebelle à tout vent (Tembo) en provenance de Tembo ou des Bantous de la capitale célèbres avec la danse Boucher. Sinza Kotoko a inauguré un genre musical nommé Soukous, fondé sur la musique des fêtes  traditionnelles congolaises. D'entrée de jeu le rythme est saccadé, jusqu'à la fin de la chanson ; La guitare solo de ya Mbembe simule le jeu de tam-tam du batteur Erouet. Sa caractéristique est de s'adresser à tout le peuple et à toutes générations confondues. Le concept le mieux usité de Soukous est wara. Sinza animait mariages et malaki (fêtes populaires). Dans la rumba, il y a deux parties : un temps slow  où le couple de danseurs est enlacé en se frottant les nombrils (nkumba, d'où rumba), puis un temps chaud dansé où le couple se déchaîne, se libère. La rumba, d'influence cubaine et sud-américaine, est presque élitiste et vise  la classe moyenne congolaise urbaine. Quand le soukous bat son plein dans les années soixante dix, des orchestres amateurs vont fleurir à Brazzaville comme des champignons dans les quartiers populaires (Ndimbola Lokolé d'Aurlus Mabele, Bilenge Sakana, Tuzaïna, Zimbabwe de Soum Carol, Shamanga (Papito, Mopero), Super Tembessa (Cé cé Célina), etc...) et dans les collèges - lycées (les Techniciens, ChantaBouita, Groupe rouge à la chanson fétiche Vietnam, les Chaminadiens). L'ujsc, l'union de la jeunesse socialiste congolaise, une dérivée du Parti congolais du travail, au lieu d'encourager la créativité juvénile va l'étouffer en déployant la censure. Le soukous va donc traverser le fleuve congo et des orchestres de Kinshasa comme Bella Bella des frères Soki  et Zaïko Langa Langa vont y fonder leur fonds de commerce musical. On peut aussi avancer l'hypothèse selon laquelle L'orchestre Le peuple Trio Cepakos est une synthèse entre Les bantous de la capitale et Sinza Kotoko.  Le chanteur, compositeur et interprète camerounais de son père et nigérian par sa mère. Prince Nico Mbarga (1er janvier 1950 – 24 juin 1997) avec son groupe le Rocafil Jazz et sa chanson fétiche Sweet Mother fut influencé par la guitare solo de Ya Mbembe et le soucouss de Sinza Kotoko.

 

   Parmi les compositions de Sinza, chez l'éditeur Pathé Marconi, nous retenons :

Mouss : Abetina, Eze Marceline (1974); Mountouari Pierre : Bolingo Célia (1972), Ma Loukoula, Papa Misse (1972) ; Bokassa Anatole : Mayoto ; Africa CompletAlphonse Bahouka : Wa ba nkandi tetoka, zazingi zi losuka ku mazala (1974).  Crédit photo Ossinonde.

Nkalu Balonda

 

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Commentaires
L
Cette photo fait partie des fiches de police à travers lesquelles le pouvoir politique congolais pistait ses citoyens. Et comme pendant un demi-siècle, le flicage n'a contribué qu'à appauvrir le pays... devinez la suite
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