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Le Deuil des Chauves-Souris
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27 octobre 2015

Visite de Charles Dickens Museum à Londres, par M'boka Kiese

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Pendant cet été, nous avons habité à Londres au 244 Yorkway Road, dans le Borough of Islington. La station de métro la plus proche est King's Cross station. Si vous descendez à la station suivante Islington, vous allez vous perdre. Quand vous quittez la station parisienne gare du Nord, si vous avez pris le TGV (train à grande vitesse), vous débarquez à Londres à la station internationale St Pancras International Station. La vieille gare est construite en briques rouges. La nouvelle gare est faite de vitres teintées. A côté de la gare internationale, vous trouvez la gare nationale King's Cross station jouxtant le métro, underground station. La station de bus 390 proche de notre domicile a été Agar Grove. Je me suis rendu à pied le 21 août 2015, visiter la maison où avait vécu l'écrivain anglais,Britain novelist, Charles Dickens. Je suis passé par King's Cross National station, St Pancras International, l'hôtel St Pancras Chambers, British Library, Euston Road, Upper Woburn PI, Russell square, Guildford Street, enfin Doughty Street. Charles Dickens y a écrit les romans, Oliver Twist et Nicholas Nikleby. Cette maison a été acquise par des gens bénévoles (volunteers) dévoués à la mémoire de Charles Dickens et transformée en musée, Charles Dickens Museum. Celui-ci est situé dans le quartier de Bloomsbury au 48 Doughty Street. C'est un immeuble dont le rez de chaussée est constitué d'une librairie vendant les ouvrages de Charles Dickens; d'un salon, d'un café se prolongeant jusqu'au jardin. Le musée se situe aux étages.

 

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Dans le livre d'or placé dans la salle de séjour, voici le mot en kikongo que j'ai laissé à Charles Dickens :

 

« Mono Nzounza M'Boka musi Kongo. Tata Charles Dickens ku Kongo na tuka. Nsangu za nge za na wa. Nkia ngizi ku tala ku nsi'aku ia bangelezo. Matondo ma mingi tata Dickens mu bubote bua wa sisa ga n'toto nsi. Beto mpe nzila ni io ia wa landa tu kue landi. Tu bakisa, tu gana ngolo tua tula gana wa watula ngeye. Nkundi'aku Nzounza M'Boka. »Londres 21/08/2015.

 

 

 Little Dorrit. Impressions de lecture. images

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 Little Dorrit, la petite Dorrit est un roman de Charles John Huffan Dickens  écrit entre 1857-1858.  A bon vin point d'enseigne, dit l'adage. Le titre du roman est hétérologique. En ce sens que ce titre Little Dorrit ne reflète pas le contenu du roman. Il aurait pu intituler son roman, La Marshalsea, la prison où est née la petite Amy Dorrit et où son père William Dorrit purge une peine pour dettes. La petite Dorrit  est orphéline de mère. Elle s'occupe de son père en travaillant comme couturière chez une veuve riche madame Clennam. Le frère, la soeur de la jeune Dorrit et l'oncle paternel, Frederick Dorrit viennent rendre visite au surnommé père de la Marshalsea, William Dorrit. Tout le monde l'aime à Marshalsea, le gardien, l'enfant du gardien de prison ; et lui-même, un homme gentil le leur rend bien. Un jour,  Arthur Clennam, ayant vécu en Chine de retour en Angleterre suit la jeune fille de retour du travail de chez sa maman, madame Clennam. Elle  a pénétré furtivement dans une demeure, en fait la prison de la Marshalsea. Sa beauté l'a foudroyé et Arthur  veut en savoir plus. Il s'adresse à un monsieur qui s'apprête lui-aussi à entrer dans ce domaine. C'est Frederic Dorrit, le petit- frère qui rend visite à William Dorrit :

- Pouvez-vous me dire, monsieur, demanda Arthur, répétant sa question, quel est cet endroit ?

- Ah ! cet endroit ? répondit le vieillard, arrêtant sa prise de tabac à mi-chemin et indiquant l'endroit sans le regarder. C'est la Marshalsea, monsieur.

- La prison pour dettes ? [...]

- Je vous prie de m'excuser, je ne suis pas curieux pour rien, j'ai un bon motif. Connaissaissez-vous par hasard le nom de Dorrit ?

- Mon nom, monsieur répliqua le vieillard, est Dorrit.

A cette réponse inattendue, Arthur ôta son chapeau.

- Accordez-moi la faveur de quelques mots. Je ne m'attendais pas du tout à cela et j'espère que cette assurance est une excuse suffisante de la liberté que j'ai prise de m'adresser à vous. Je suis récemment de retour en Angleterre, après une longue absence. J'ai vu chez  ma mère, Mrs Clenman, dans le quartier de la City, une jeune fille qui fait du travail d'aiguille, que j'ai toujours entendu désigner sous le nom de "petite Dorrit". Je m'intéresse sincèrement à elle et j'ai le plus grand désir d'en savoir davantage à son sujet. Je l'ai vue passer par cette porte, une minute avant vous. [...]

- [...] La jeune femme que vous avez vue entrer là-dedans est la fille de mon frère. Mon frère est William Dorrit ; moi je suis Frederick. Vous dites que vous l'avez vue chez votre mère(je sais que celle-ci la protège), que vous vous intéressez à elle et désirez savoir ce qu'elle fait ici. Venez donc voir. 

Tels sont à peu près les débuts du roman Little Dorrit. Un roman social où Charles Dickens tourne en dérision la vie bourgeoise et aristocratique de l'époque victorienne. Arthur Clennam finira par épouser la petite Amy Dorrit. Cependant avant d'en arriver là, les rôles seront inversés. Arthur Clennam  se retrouvera dans la Marshalsea pour avoir spéculé et mis en faillite des clients. La petite Dorrit était déjà sortie de la Marshalsea car son père William Dorrit avait payé ses dettes. En fait il venait d'hériter. Il était devenu gentleman. D'après le Webster's Dictionary, a gentleman is a man of good family or good social position ; every  man above the rank of yeoman including noblemen. En ce sens un gentleman est un intermédiaire entre un noble et un yeoman. Il ne voulait plus entendre parler de sa vie downstairs de la Marshalsea, car il était hissé au rang des upstairs'. Sorti de la Marshalsea, William Dorrit refusa de serrer la main de Arthur Clennam, habitué à le fréquenter. William Dorrit changea diamétralement de vie comme sur la surface du globe terrestre le Nord se situe aux antipodes du Sud. M'boka Kiese écrit : "Dans le milieu bourgeois, l'ouvrier n'a pas sa place, sa position de classe. Ces effets de disgrâce se répercutent dans la bourgeoisie. si l'on retire la fortune à l'ouvrier parvenu, son état d'ouvrier transparaît : "[...] son éducation s'y oppose ; des manières communes, des vulgarités le trahissent ; il fait des impairs, des gaffes, des pataquès. Ou bien, s'il s'est adapté, sa femme ne l'a pas suivi. Car la principale difficulté de devenir bourgeois est qu'on ne le devient pas tout seul. Chacun appartient à une famille avant d'appartenir à une classe. C'est par sa famille que le bourgeois né est bourgeois ; c'est avec sa famille qu'il s'agit de le devenir. Il faut élever avec soi sa femme, son père et sa mère, ses frères et soeurs, secouer son entourage, rompre avec certains amis ou les tenir à distance. Passer d'une classe à une autre, c'est se dégager de l'ancienne sans quoi on n'est pas accepté dans la nouvelle, qui n'admet pas une société mélée"(sic)" William Dorrit singe la vie aristocratique en commettant la bouffonnerie. Sa fille Amy Dorrit a du mal à s'adapter à la vie bourgeoise. Elle le signale sans honte. Elle assume sa modeste condition de fille née dans la Marshalsea.  La famille voyage dans le continent européen, s'installe en Italie où le père William Dorrit mourra. Sa fille Fanny Dorrit, la grande soeur de Amy Dorrit se marie en grande pompe et son mari comédien, par népotisme, sera casé en qualité de fonctionnaire dans une entreprise bien  placée de la City. Madame Clennman n'est pas la mère d'Arthur Clennam. Celui-ci fut un enfant adoptif. Vraisemblablement madame Clennam est responsable de la mort de son mari. Celui-ci est tombé amoureux d'une femme noire ; une enfant métisse fut née de cette liaison. Un héritage lui était échu. C'est le secret le mieux gardé par madame Clennam, grande fortune, grande servitude ; mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire ; ce secret fut ignoré par son fils adoptif. Comment Charles Dickens arrive à décrire l'attirance amoureuse entre Amy Dorrit et Arthur Clennam ? C'est le moment le plus majestueux du roman. Arthur Clennam a un concurrent de taille, le fils du gardien de la Marshalsea, ami d'enfance de Amy Dorrit. Mais celle-ci a repoussé sa maladroite demande en mariage, car elle aime en vérité Arthur Clennam. Le fils du gardien de la Marshalsea pour fléchir le coeur de la petite Dorrit est passé par des intermédiaires. Ce vilain geste l'a rendu médiocre, sans classe. Arthur Clennam est-il vraiment naïf ? Une intuition plus éthique qu'esthétique le taraudait. La famille Clennam était-elle responsable de la décadence matérielle des Dorrit ? Arthur Clennam feind d'ignorer les peines de coeur de la petite Dorrit ; il aime une autre femme, mademoiselle Miguel mais convoitée puis gagnée, malheureusement pour lui, par un artiste - peintre de métier, Gowan.  Il commet la maladresse de confesser sa mésaventure à la petite Dorrit.  Mais Arthur Clennam se retrouve lui aussi emprisonné à  la Marshalsea. Diminué moralement et ruiné, un homme ne peut pas demander une femme plus riche que lui en mariage. La propriété patriarcale contrôle la sexualité féminine dans cette société victorienne. Amy Dorrit est attirée par cet homme. Une femme ne demande pas un homme en mariage. Que non ! La société s'en offusquerait. Une femme riche cherche quelqu'un de sa classe, mais ne descend de sa position sociale. Que oui ! Et selon l'écrivain français Stendhal "La grande affaire d'un homme est de monter dans la classe supérieure à la sienne, et tout l'effort de cette classe est de l'empêcher de monter" (1831).  Or la petite Dorrit est née et a été élevée à la Marshalsea. Elle ne peut pas cultiver une telle conscience de classe. Elle aime Arthur et son ascension matérielle si brusque ne peut en aucun cas altérer sa conscience morale. Pour le provoquer à lui demander en mariage, elle trouve un subterfuge. Elle promet de s'occuper de lui, de prendre soin de lui toute sa vie à la Marshalsea. Elle veut sacrifier sa vie pour Arthur Clennam comme elle avait déjà passé sa vie d'adolescente auprès de son père aimé William Dorrit. La chance va sourire à Arthur Clennam. Il avait refusé, lors de son retour de Chine de reprendre une affaire familiale selon les injonctions de Mrs Clennam. Celle-ci fut irritée et l'expulsa du domicile familial. Arthur travailla dans une entreprise de la City où l'on spéculait sur des matières premières, notamment du cuivre. Le patron de cette entreprise, grâce aux conseils d'Arthur Clennam, s'était déplacé jusqu'en Russie pour faire fructifier leurs affaires. Quand l'entreprise anglaise tomba en faillite,  son patron n'étant pas un roi de Prusse,  de retour de Russie viendra délivrer Arthur Clennam de la Marshalsea. Tout vient à point à qui sait attendre ! C'est en homme libre que Clennam Arthur demandera en mariage  Amy Dorrit. L'affaire fut conclue.

CHARLES DICKENS (1812-1870) fut journaliste, nouvelliste et romancier. Il est contemporain du philosophe et économiste allemand Karl Marx (1818-1883). Expulsé du continent européen pour ses écrits séditieux contre le système d'exploitation capitaliste, Karl Marx immigra en Angleterre dès 1849 où il demeura jusqu'à sa mort. Ce roman, Little Dorrit, peut être divisé en deux processus. Un moment où William Dorrit traîne à la Marshalsea ; il est paria de la société, mais rumine sa vengeance. Un deuxième moment où il sort de prison. William Dorrit devient corruptible et mégalomane. Par contre l'attitude du personnage de Amy Dorrit est pratiquement invariante tout au long du roman. Amy Dorrit symbolise l'humanisme intégral. En kikongo, Dorrit bumuntu bue nandi (Amy Dorrit est humaniste).  A travers le personnage de William Dorrit, Charles Dickens expérimente la méthode dialectique dans le roman. Laquelle méthode formalisée par le philosophe Hegel influença Karl Marx dans tous ses écrits.Le père de Friedrich Engels fut  industriel. Il  possédait à Manchester une entreprise de textiles, la maison Ermen & Engels.  Le jeune Friedrich Engels se rendra en Angleterre en 1842 et y rencontra Karl Marx. En 1845, à 24 ans, il rédigea La situation de la classe laborieuse en Angleterre. Le manifeste du Parti communiste parut en 1848. Les Misérables de Victor Hugo parut en 1859. Little Dorrit est en quelque sorte un roman de son temps engagé comme tous les travaux critiques de cette époque intellectuelle anglaise et occidentale. L'Angleterre, pays de naissance de  la révolution industrielle, le prolétariat, la classe des ouvriers par ricochet fut prépondérante. Beaucoup de syndicalistes, de chercheurs portaient un intérêt aux conditions de vie des travailleurs anglais, au travail des enfants, aux chômeurs, aux paysans sans-abris, ayant été chassés des campagnes rurales. F. Engels dans son livre cite quelques rapports : Factory Enquiry Commission de 1833, de l'Enquiry into the Sanitary Condition of the Labouring Population de 1842, de la Children's Employment Commission de 1842-1843. Mais Charles Dickens est un romancier. Il ne voit pas les choses en académicien militant soucieux de plaider la cause d'une classe opprimée ; même si son compatriote George Boole (1815-1864) dont il contemporain a découvert la logique binaire, une discipline de la théorie des connaissances qui va refonder les démonstrations en mathématiques et engender l'informatique, Charles Dickens ne souscrit pas à un tel rationalisme dont le risque est de réduire la dynamique romanesque. Boris Vian : "Je ne sais pas si je bouscule exactement la logique, je crois que cet effet vient de ce que la logique, pour moi, n'est pas la logique aristotélicienne si vous voulez. Enfin, je n'ai pu me contenter de la logique du blanc ou du noir ou de la logique à deux valeurs ; c'est absolument insufisant. Si une chose n'est pas blanche elle peut être noire évidemment ; mais elle peut-être également d'un tas de couleurs très différentes. Enfin, c'est pas oui, non ou peut-être. Je trouve que c'est...même ces trois valeurs là sont bien insuffisantes" (Boris Vian, Le déserteur). Le roman, comme la vie, n'est pas réductible à la logique binaire des riches contre les pauvres. Charles Dickens en autochtone, dénonce à travers l'esthétique romanesque les abus, les contradictions de la haute société anglaise. Un membre de sa famille fut interné à la Marshalsea. Avec le règne de la mal gouvernance en Afrique et de la corruption, un nouveau riche de notre époque peut se reconnaître dans un personnage de Little Dorrit, s'il a la patience de lire ce roman datant du dix neuvième siècle.  Charles Dickens fut bel et bien un écrivain engagé, ayant révolutionné le roman, en travaillant à fond sur ses personnages anglais devenus des archétypes universels. Les bourgeois n'ont pas tous réussi comme on le pense. Certains sont des parvenus. Comme dans le monument de la porte de l'enfer de Rodin, tout le monde aspire à la upstairs society. Mais à l'intérieur des classes, il existe beaucoup d'illusions, pardon de divisions, de clans, il n'y a pas une unité de classe. On peut dresser de différentes manières une peinture de la situation.  Charles Dickens fut un artiste. Et quelqu'un a écrit : "L'art est la sublimation d'un état d'âme qui sans ce dérivatif serait devenu morbide".   Little Dorrit peint les contradictions de toute classe aristocratique nonobstant le temps et l'espace.   

M'Boka Kiese

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