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Le Deuil des Chauves-Souris
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14 septembre 2012

KOUNOUGOUS Yves : UNIVERSITE et Développement durable

Symposium international « Environnement, Économie et Développement durable : Le rôle de l’Université » 12 – 14 Septembre 2012 - Kinshasa

 Projet de communication :

 Titre de la communication : Université(s) et développement durable

Résumé :

 L’avenir de nos sociétés se situe dans le développement durable qui occupe une part croissante dans notre quotidien, la chaire UNESCO « Éducation, formation et recherche pour le développement durable » tente de répondre aux nouveaux défis que ce concept recouvre, par l’analyse, le contrôle, l’utilisation adéquate, rationnelle, responsable de notre environnement, afin d’être désormais sûr de se conformer au mot d’ordre suivant « penser globalement mais agir localement »

 Introduction

L'université est généralement perçue comme le lieu d’acquisition, de production, de diffusion de tous les Savoirs, sa véritable identité est malheureusement, de nos jours, surtout en Afrique, quelque peu écornée. S’il fallait redorer son image, le thème « Environnement, économie et développement durable : le rôle de l’Université » pourrait bien servir de nouveau levier afin que, primo : celle-ci demeure le Temple de la connaissance secundo : un lieu où s’imbriquent la théorie et la pratique Tertio : un terrain où se joue et devrait converger l’engagement de tout un chacun (collectivités locales, ONG, Entreprises, publics/citoyens) vers un projet de société pour un avenir meilleur 

 I.  Le rôle de l’Université en matière de développement durable n’est pas négligeable

 

    1. L'université a désormais un cadre d’action : la chaire  UNESCO « éducation, formation et recherche pour le développement durable » de l’Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3

 Le Sommet de la Terre à Rio de Janeiro (1992) d’où découle l’adoption de l'agenda 21 (Plan d’action adopté par 173 chefs d'État pour le XXI s, comprenant 40 chapitres dont un spécialement concerne les collectivités locales, qui instaure le respect de principes éthiques, sociaux, environnementaux : lutte contre le changement climatique, amélioration de la qualité de l’air, respect et préservation de la biodiversité, traitement des déchets, développement des énergies renouvelables, conversion à l’agriculture biologique, préservation de la qualité de l’eau, adoption des modes de production et de consommation responsables, construction de bâtiments Haute Qualité Environnementale) , Et celui de Johannesbourg sur le développement durable (2002) ont insufflé 1) un nouvel élan à l’action de l'organisation Internationale de la Francophonie (OIF) en matière de développement durable, outre la création d’une Direction du développement durable et de la solidarité, elle a pris l’initiative, organisé, participé au Sommet de Tunis sur le développement durable (1991) qui a accouché d’un plan d’action : Stratégie de coopération en matière d’environnement dans l’espace francophone – Au Sommet mondial de l’environnement et du développement durable – Au Sommet de Beyrouth (2002) – de Ouagadougou (2004) – de Montreux (2010) qui a eu la particularité de souligner la relation entre changement climatique et sous-développement pour adopter des logiques d’action. Ces synergies sous-tendent une réelle volonté de mondialisation à croissance maitrisée dans le respect de l’environnement, ce qui s’est traduit par la création de l’Institut de l'énergie des pays ayant en commun l’usage du français (IEPF), qui s’est adjoint le département environnement dès 1996. Sa mission consiste à trouver des solutions aux problèmes des pays du Sud et ses activités reflètent d’innombrables action de terrain : Domaine Énergie – Utilisation rationnelle de l’énergie par l’utilisation des ressources et en développant l’information sur les énergies renouvelables pour avoir des politiques cohérentes en matière d’électrification – Séminaires sur la conduite des études tarifaires – Guide de l’énergie éolienne et solaire – Séminaires sur l’efficacité énergétique – Création d’une unité de biogaz – Forum sur le secteur de l’énergie en Afrique d’ici 2020. Domaine environnement : Séminaires de gestion des ressources naturelles – Colloque sur les dimensions économiques et sociales du changement climatique – Soutien à la création d’un centre de documentation –Séminaires sur la gestion des aires partagées – Ateliers sur la gestion des déchets ménagers – Formation en énergies renouvelables – Symposium africain sur la biomasse/énergie . Domaine développement local : privilégier les initiatives prises (micro projet) par les communautés rurales de base d’où un soutien aux projets communautaires et coopératifs conduit par des femmes – mise en place du système crédit –épargne . Domaine commerce mondial : défense dans les négociations internationales des intérêts et positions des pays du Sud – production d’un document de référence sur la qualité et la normalisation (AFNOR) . ont dynamisé 2) et fortement influencé l’espace et les milieux universitaires qui dès lors se sont engagés en faveur du développement durable au travers de Colloques : Colloque sur les Avancées et Proposition en matière d’éducation pour le développement durable – Paris 2006 ; de Conférences : Conférence internationale « Agir ensemble pour éduquer au développement durable » Bordeaux 2008 ; Mais ce cheminement a atteint son apogée avec la Première conférence du réseau des Universités francophones pour l’éducation, la formation et la recherche pour le développement durable (juin 2010) et par la création de la chaire UNESCO « Éducation, formation et recherche pour le développement durable » à l’Université Michel de Montaigne – Bordeaux 3

  Ce réseau (UNITWIN) d'universités francophones se propose d’atteindre les objectifs suivants : 1) les Agendas 21 d’établissement doivent dans le cadre d’une « approche institutionnelle

globale » servir de référence aux Universités du réseau 2) la recherche fondamentale et la recherche pédagogique doivent en matière de développement durable être précises 3 ) les spécificités culturelles, environnementales, sociales et économiques des pays étudiés doivent guider

le travail de formation des formateurs au développement durable tant sur le plan de la transmission des connaissances théoriques que pratiques 4) Permettre en matière de développement durable l’acquisition de formations diplomantes (Master) et faciliter la formation continue (stages de perfectionnement) en impliquant tous les publics (État, collectivités, entreprises, société civile) dans le cadre d’un partenariat public/privé. Il a mis en place pour y parvenir des groupes de travail :

a) État des lieux dynamiques des Universités du réseau : le réseau UNITWIN permettra à chacun de ses membres partenaires de se connaître afin de mieux coopérer dans des projets individuels ou collectifs qui profiteront en dernier instance à l’ensemble b) Bibliothèque numérique thématique sur le développement durable : ce projet vise la création d’un centre de données et d’une bibliothèque numérique spécialisée (Bulgarie) c) Grande Muraille Verte (GMV) : cette initiative propre à l’Afrique (l’Union Africaine est la Communauté des États Sahélo-Sahéliens CEN-SAD) veut lutter contre la désertification, la pauvreté et le changement climatique dans une approche de développement durable d) Campus vert : Le projet « Agenda 21 de Campus » ou « projet d’établissement » implique et invite les étudiants, personnels des Universités au respect de critères environnementaux, sociaux, économiques et culturels liés au développement durable e) Programmes de recherche : En matière de recherche fondamentale, le développement durable doit devenir un enjeu vers lequel doit converger la communauté des chercheurs – la valorisation des acquis liés aux programmes du développement durable – l’Homme maître de la nature doit céder la place à l’image de l’Homme au service de la nature qu’il n’a fait jusqu’à présent qu’agresser. En matière de recherche pédagogique, mettre en œuvre une ingénierie pédagogique – renforcer les partenariats avec les structures (laboratoires, institutions) qui prennent en charge la formation des enseignants. f) Formation au développement durable, les formations initiales (licences, master) et continue (VAE , VAP) tendent à mieux armés en matière de développement durable les différents acteurs de la société (État, institutions privées ou publiques, Entreprise, société civile) g) Master «  développement durable » : Ce master a été initié par les responsables des Universités du réseau, il ambitionne de trouver des solutions globales aux problèmes concrets liés au développement durable.

 

 2. La concrétisation de ses objectifs au sein des Universités

 Face à la complexité du développement durable qui sous-entend le choix d’une mondialisation à croissance soutenable, la préservation des espaces naturels et des ressources, une urbanisation contrôlée et qui touche trois domaines essentiellement : La maitrise d’énergie et les énergies renouvelables, le traitement des pollutions et des risques, l’aménagement et la gestion écologique des territoires ; Toutes les familles de la filière (air, eau, déchets, bruits, sol, énergies renouvelables) se devaient d’être représentées, cette dynamique est soutenue par l’Union Africaine qui octroie une subvention à des projets de recherche (Programme 2012) qui touche les énergies renouvelables et durables, l’eau et l’assainissement en Afrique, la post-récolte et l’agriculture.

Nous parlerons des Universités francophones hors réseau UNITWIN qui porte un intérêt

au développement durable et celles du réseau

 

Pour les Premières, nous citerons :

  1. Université de Kinshasa

    • Faculté des Sciences – Département des Sciences de la Terre, des Sciences de l’environnement

 

  1. Université du Mali

    • Institut polytechnique rural de Katibougou (IPR/IFRA) Spécialité : Agriculture, élevage, eaux et forêts, Génie rural, qui délivre un diplôme de technicien supérieur et un diplôme d’ingénieur

 

  1. Université du Cameroun (FALSH/UY 1)

Création de deux Master

      1. Master international, professionnel et de recherche

dit Master euro-africain en sciences sociales du développement

« Cultures et développement en Afrique (MER-CUDA) »

      1. Master professionnel en urbanisme

Aménagement et développement urbain (URAMDEUR)

Département de Géographie

Option 1 : Aménagement et gestion des infrastructures et équipements urbains

Option 2 : Gestion de l’environnement urbain

Option 3 : Gouvernance, sécurité et géopolitique urbaine

Pour les Secondes :

En Afrique du Nord :

  1. Université Senghor (Egypte)

Quatre départements (Administratin-Gestion, Culture, Environnement, Santé)

Master professionnel : 7 spécialités dont une en Gestion de l’environnement

 

  1. Université Mohamed V – Agdal (Maroc)

L'école Mohammedia forme des ingénieurs en Eau, Énergie, et Environnement

Master « Procédés industriels et développement durable » à la Faculté des Sciences Mohamed V

Master « Dynamique des ressources naturelles » à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines

Master « Management du développement social » à la Faculté des Sciences Juridiques

Économiques et sociales

10 Laboratoires et 29 Équipes de recherche inscrivent « Eau, énergie, Environnement et développement durable » parmi leurs thématiques de recherche

 

Campus Veolia (Maroc)

Promotion des métiers de l’environnement

Licence professionnelle « chargé d’affaire en vente de solutions durables »

Licence professionnelle « gestion des services de l’environnement »

Master professionnel « management et ingénierie des services à l’environnement »

 

  1. Université de Tunis (Tunisie)

L'université de Tunis œuvre pour édifier une démarche globale d’éducation, de formation et de recherche du développement durable, un certain nombre d’unités d’enseignement notamment dans les disciplines des sciences techniques ont été développées récemment – Trois Laboratoires de recherches spécialisées ont été crées :

Dynamique et planification spatiales (DPS) à la Faculté des Sciences humaines et sociales

Cartographie géomorphologique des milieux, des environnements et dynamiques (CG Med Tunisie) à la FLSH de Tunis

Recherche opérationnelle de la décision et de contrôle des procédés (ISG de Tunis)

Trois unités de recherche étudient des aspects de la dimension environnementale

ETHICS (développement durable) à l’école supérieure des Sciences économiques et commerciales de Tunis

Systèmes, Énergétique, Productique et Environnement (SEPE) à l’école supérieure des Sciences et Techniques de Tunis

Changements climatiques et l’Homme en Tunisie à la FLSH de Tunis

Depuis Octobre 2009 l’Université fait partie du « Réseau des Universités de la méditerranée pour le développement durable »

 

  1. Université de Mostaganem (Algérie)

Programme de formation en cours (relatifs au développement durable)

DOMAINE SPECIALITE DIPLOME

Génie des procédés chimie de l’environnement licence

Génie des procédés eaux et déchets master

Génie mécanique isolation thermique et master

conditionnement d’air

Génie électrique énergie renouvelables et master

développement durable

Arts design et environnement master

Architecture et bâtiments et territoires magistère

urbanisme durables

Génie civil gestion des risques majeurs magistère

Génie civil matériaux et durabilité des magistère

Constructions

Génie mécanique matériaux et environnements magistère

Chimie chimie appliquée et développement magistère

durable

Biologie environnement et santé magistère

Biologie écosystèmes côtiers magistère

Biologie sciences du sol et environnement magistère

Génie des procédés ingénierie de l’environnement postgraduation

et développement durable spécialisé

Génie des procédés traitement des eaux postgraduation

industrielles et dépollution spécialisé

En Afrique sub-saharienne

  1. l’Université d’Abomey (Bénin)

l’Université d’Abomey et la communauté de pratique écosystème et de santé humaine de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (COPES-AOC) est un réseau d'universités (Bénin, Côte d’Ivoire, Burkina-faso, Cameroun) regroupant des enseignants, des chercheurs qui investissent la formation, la recherche et l’assistance conseil en approche écosystème et santé humaine, ses principales réalisations ont été les suivantes :a) formation de professionnels de gestion des déchets solides et ménagers (Bénin, Burkina-faso, Cameroun, Congo, Côte d’Ivoire, Sénégal, Mali, Togo, Ghana) b) projet de maîtrise de l’assainissement dans un écosystème urbain (Yaoundé/Cameroun) . l’Université dispense

une formation diplômante de l’approche éco-santé de niveau Master, Doctorat ; Une Éducation en développement durable ; Une formation continue ; Une assistance conseil aux décideurs pour une meilleure prise en compte du lien environnement/santé dans les politiques de développement

  1. l’Université d’Abobo et de Cocody (Côte d’Ivoire) en cours de rénovation

Université à dominante scientifique (Sciences de la matière et de l’environnement) avec L’UFS de Sciences de Gestion de l’environnement (SGE), l’Institut de recherche pour les énergies renouvelables (IREN) UFR des Sciences de la nature .Le Centre de recherche en Écologie (CRE) dont les sites (Lamto, Taï, Comoe) sont des sites inscrits au

Patrimoine de l’UNESCO

  1. l’Université Cheikh Anta Diop (Sénégal)

l’Institut des Sciences de l’Environnement (ISE) œuvre dans quatre directions :

a)l’Eau : gestion rationnelle des eaux, hydrométrie, aménagement, analyse des flux d’eaux dans les villes et bilan d’eau de ces villes, qualité de l’eau. b) la foresterie, en lien avec la déforestation (reboisement, gestion rationnelle, conservation, restauration de la forêt ) c) Les pollutions : pollutions et nuisances dues soit à des activités urbaines (pollution et épuration des eaux usées, déchets urbains et traitements, pollutions des mers et des plages, pollution de l’air), soit à des activités agricoles (nuisances dues à des pesticides, destruction et protection de la faune), techniques d’amélioration et de protection de l’environnement d) l'éducation relative à l’environnement, gestion des espaces urbains et ruraux, organisation sociale des population.

 

  1. Même si des voies restent à explorer et des perspectives d’action à dégager

 1 Le réseau UNITWIN à intensifier

Il ressort de l’analyse des faits la réflexion suivante, alors que l'agence Universitaire Francophone (AUF) , notre Université centrale en quelque sorte au cœur du dispositif est forte de 781 établissements – membres répartis dans 94 pays, le réseau UNITWIN de conception récente il est vrai, est encore à l’état embryonnaire, il semblerait que le manque de moyens, en dépit de la surabondance d’information à destination de ces Universités, et les disparités de fonctionnement d’une Université à l’autre soient à l’origine de ces carences, ce manque évident d’investissement de la part de celles-ci, d’où la nécessité de procéder à une restructuration pour mieux étoffer le réseau. L’exemple du Réseau français des étudiants engagés pour le développement durable (REFEDD) qui se construit lentement mais sûrement est un modèle à suivre

Il y a lieu d’évaluer , de mettre en évidence en matière de développement durable et au sein de l’Université, le critère de la volonté politique (Application de l'agenda 21) ; l'après Fukushima (Japon) nous montre que cet accident nucléaire concerne la planète entière et que le principe de précaution en matière Nucléaire, Bactériologique, Chimique (NBC) doit être applicable au continent et enseigné dans nos Universités.

 

    1. Les perspectives envisageables pour une mutation écologique de la société

 L’avenir de nos sociétés passe par une meilleure compréhension de son environnement, qui est un système complexe où l’engagement citoyen est primordial et la formation, la qualification, la professionnalisation de celui-ci essentiels ; Il faudrait créer des observatoires (air, eau) qui permettrait aux Universités d’anticiper, d’alerter, de protéger, de secourir les populations sur les dangers de telle ou telle nuisance ; Un socle référentiel commun devrait être rendu plus lisible, de sorte que le problème de la participation (problème de l’inclusion ) ne soit pas ignoré, écarté ; Il convient de développer dans nos sociétés où l’artificiel régente de plus en plus nos vies les investissements éthiques et solidaires ; Il y a lieu de promouvoir les mobilités durables (co-voiturage, vélo à assistance électrique) ; Pour parachever le tout, il faudrait dresser le palmarès écologique des Universités, ce classement créerait une sorte d’émulation.

 

 

 Yves Kounougous, Docteur en philosophie, Enseignant-chercheur (disponibilité), Directeur du Centre d'information de Recherche et d'étude Francophone (CIREF)

adresse : cirefass@laposte.net

 

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