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Le Deuil des Chauves-Souris
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24 août 2012

La pensée d'Adler expliquée en Congolais

The thought of Adler explained in Congolese culture.


 adler"Bantu ya nkufi nkufi nyonso mbazi na zandu. Na ku sumba ba "talons dame"; po na ko yika molayi. Beno me wa ? Hé !  beto me wa". Ce texte parémiologique munukutuba, extrait  d'une chanson populaire congolaise, résume la pensée d'Alfred Adler (Vienne 1870- Aberdeen 1937). En kikongo, il se traduit : "Bantu baonso ba n'kufi, bendi mbazi ku zandu. Be ba sumba mapapa me na "talon " ya nda, ngatu bayika bula. Wa luwidi ? E wa tu widi. En lingala : "Bato banso ya mokuse bakende lobi na zando. Ba somba ba "talons dame" ; po ba koma molayi. Bo yoki ? Hé ! to yoki". En Français : " Les gens de petite taille doivent se dépêcher au marché. S'acheter des chaussures à talons hauts ; pour accroître leur taille. Avez-vous compris ? En effet nous avons compris."  Adler  participa au groupe de travail  initié par Sigmund Freud, le fondateur de la psychanalyse. Le schéma fondateur de la pensée freudienne est déterminé par la trilogie  : le ça - le moi - le surmoi. Le ça représente la libido ou les pulsions instinctives. Le moi demeure la conscience propre de l'homme. Les charges, les contraintes exercées par la société et intériorisées par l'individu symbolisent le surmoi.   La pensée de Freud exposée dans Malaise dans la civilisation, est consolidée par deux nouveaux principes : le principe de plaisir et le principe de réalité. Selon Freud, le moi est tiraillé entre le ça et le surmoi, entre un désir de satisfaction incommensurable du principe de plaisir et la répression exercée sur le çà par le principe de réalité inhérent au surmoi. Et Freud nous tance dans son Introduction à la psychanalyse, la culture elle-même a été créée par nécessité  au dépens de la satisfaction des pulsions libidinales. Mais Freud et Adler seront en désaccord. L'être adlérien est libre. Il n'est pas ménacé par une pulsion morbide interne nommée l'instinct fatal.
Selon Adler, docteur en médecine, l'être humain, dans son tragique existentiel, livre certes un combat psychologique gigantesque, une gigantomacchia pour parler comme BeBeBe le macchémologue, dans sa perpétuelle tentative de compenser, mais  pas forcément de satisfaire au sacro-saint principe de plaisir freudien. A l'encontre de Freud, chez Adler, ce n'est pas  la répression de la libido qui fonde la culture.  Celle -ci a pour tâche justement de modeler l'homme et la société. l'homme garde  une certaine liberté. Les  regards inquisiteurs des autres, le ramène au principe de réalité, à assumer des disparités un tant soit peu somatiques. Adler parle d'infériorités. Dans la parémie congolaise d'expression munukutuba, le complexe d'infériorité ressenti par un individu est représenté par sa petite taille. Le patient adlérien va surmonter son handicap, en compensant les semelles et les talons de ses souliers pour paraître plus grand. L'imagerie populaire congolaise nomme ces chaussures compensées : " des talons dames". La psychanalyse peut nous aider à comprendre l'éruption de certaines turbulences sociales contemporaines.

Les éditions Bukonzo.



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