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Le Deuil des Chauves-Souris
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15 avril 2008

Ethiopiques n°80 (1er semestre 2008) : appel à contributions


La littérature, la philosophie, la sociologue et le lieu
En littérature
Les logiques d'expansion des littératures locales en Afrique ne sont pas nécessairement coordonnées aux aires linguistiques, aux aires culturelles, aux territoires nationaux. Les brassages linguistiques et culturels, l'affaiblissement des institutions étatiques, la porosité des frontières nationales, favorisent une mise en connexion des dynamiques littéraires avec les milieux géographiques, pris au sens large comme entrecroisement de données physiques, humaines et historiques. Il s'agit ici de remettre en perspective les littératures africaines du point de vue des dynamiques de production locale, en tenant compte de l'ancrage territorial. Des pratiques littéraires spécifiques s'inventent alors, s'alimentent ou se régénèrent au plus proche de leurs sources vives en s'établissant prioritairement dans le local, élément moteur et creuset de formes permettant de donner libre cours au jaillissement de forces insoupçonnées. Ces expressions littéraires et artistiques, enracinées dans le local comme point focal, à partir duquel se recomposent les formes, opérant du coup une transformation de la spécificité du littéraire comme tel, se révélant plus adaptées aux capacités de lecture et de compréhension culturelle du grand public font signe vers une littérature de masse. Il s'agira d'étudier ce corpus d'œuvres littéraires et artistiques pour en dégager les thèmes, les motifs, les significations et la portée .Il importe aussi de tenter de saisir l'émergence de formes nouvelles qui mettent en question et en mouvement les modèles littéraires et les frontières diverses (genre, art, identité) pour affirmer la pluralité de leurs appartenances. L es axes suivants, entres autres, peuvent être privilégiés :
- la mise relation de l'oralité et l'écriture montre que leur intrication est une des caractéristiques fortes des conditions d'émission d'une littérature en Afrique. Les nouvelles formes d'oralité font une place de plus en plus grande à la médiation écrite (théâtre, forum, poésie urbaine, romans radiodiffusés, cinéma et vidéosphère...). L'accent mis sur le contexte et la prise en compte de la performance dans l'étude des littératures orales peut-il servir de base à l'étude des productions écrites en situation locale ?
- le comparatisme interlinguistique, qui s'appuie sur la coexistence de plusieurs langues dans un même espace local, peut-il éclairer une autre caractéristique forte des littératures africaines ?
- l'articulation des formes explicitement littéraires, et notamment du livre, et des autres productions scripturales : presse, inscriptions, affiches, livrets, etc. en circulation dans un espace local, ouvre des horizons nouveaux. Quelle relation entretient, par exemple, le roman populaire avec les rubriques consacrées aux faits divers et aux questions de société ? Quel est le lien entre le discours littéraire et le discours politique ? Qu'est ce qui se joue autour de cette appropriation du local ? De quel sens est porteur cette stratégie ? En quoi ces expériences créatrices déterminent un régime esthétique spécifique, doté d'un statut singulier autant par ses enjeux que par ses modes de fonctionnement ? Quelles sont les caractéristiques structurelles thématiques et stylistiques de ces œuvres ? Quels sont également les éléments symboliques, les structures récurrentes et les constellations d'imaginaires qui concourent à exprimer une poétique du local ? Qu'en est-il dans ces œuvres des rapports entre l'expression brute et la mise en ordre esthétique ? Comment cette expression rencontre-t-elle l'histoire sociale ? Quelles sont les diverses interactions avec la société ? Comment les sociétés reçoivent-elles ces œuvres ? Quel usage en font-elles ? Quelle est la nature du pacte institué avec le lecteur ?
En philosophie, en sociologue et anthropologie
Devant les prétentions de la philosophie, on en arrive à se demander si le philosophe pouvait s'inscrire dans le champ de rationalité de son vécu prosaïque, historique, culturel. La philosophie peut-elle ou doit-elle se fixer comme objet le " local " ? En d'autres termes, au regard de son mode d'appropriation de l'intelligibilité, le philosophe peut-il se réduire à agir, à réagir et à parler en homme de son temps, en homme en situation confronté avec les questions de la Cité, des mentalités, des arts et de la science ? Inutile de dire que le philosophe trouve sa place parmi les intellectuels qui nourrissent le vœu secret de saisir et de comprendre ce monde-ci afin de rendre sa transformation possible. Il est connu que la pensée n'émerge point du néant, mais se bâtit à travers des fondements métaphysiques, religieux, historiques, culturels qui la supposent. En effet, si l'acte de philosopher doit avoir un sens, il se doit de produire des formes de pensée qui indiquent un sens, des linéaments de réflexion, des concepts opératoires, et ceci dans chaque réalité historique. Cependant, s'il est admis que le propre de l'homme est de penser (Spinoza, II, II, 1677), ce qui fait la singularité du philosophe ne se découvre pas seulement dans sa volonté de penser l'homme dans son historicité, voire de " panser " le monde, mais dans sa manière de s'approprier son objet. Ainsi le philosophe ne saurait saute pas par-dessus son temps ; il l'intègre afin d'en ressortir la substance. Dès lors, il y a chance que philosopher ne consiste plus seulement à exprimer le temps aïon, mais à tenter d'y construire une parole qui la " déborde ", se hissant ainsi à la dimension d'un principe de l'esprit humain. Une question se pose : la philosophia perennis et ce que Christian Ruby appelle " l'éternel dimanche de la pensée " ne sont-ils pas autant d'obstacles aux rebonds de l'histoire que prépare chaque génération, autant d'obstacles à l'esprit d'étonnement, aux conflits et aux différends suscités par les méthodes et doctrines, lesquels sont la nourriture de la philosophie, sa façon de se renouveler ?
Penser le local ne serait-ce pas concevoir la philosophie comme une science dont l'inactualité fait son actualité à tout temps ? " la philosophie ne vaudrait pas une heure de peine si elle ne conduisait pas à renouveler le regard, y compris lorsqu'il se porte sur le quotidien " dit avec justesse Jean-Pierre charcosset. Si nous connaissons aujourd'hui la pensée vivante de la Grèce antique, c'est sans nul doute grâce à l'effort de " transposition " consenti par son intelligentsia. Au vu de l'abondance de la production littéraire, poétique, culturelle, n'est-il pas opportun aujourd'hui de construire des méthodes, des canons et une métaphysique typiquement africains, seuls gages possibles, entre autres, de la constitution d'une philosophie africaine digne de ce nom ? Les richesses en données et en ressources humaines, certains travaux entrepris dans cette direction nous permettent d'espérer.
En critique d'art (Contributions libres)
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Les propositions seront reçues jusqu'au 15 avril 2008 à : senghorf@sentoo.sn Aucune contribution ne doit excéder 15 pages (1 page = 1750 signes). Pour les autres normes de présentation, voir revue en ligne : www.refer.sn/ethiopiques

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